Contrairement à une croyance populaire, le canon de l’arme n’est pas parallèle à l’axe de visée. Les projectiles tirés par les armes a feux sont soumis à différentes forces influant sur leur trajectoire. Ils sont donc inexorablement attirés vers le sol et leur trajectoire forme un paraboloïde. Si le canon était parallèle à la ligne de visée, les projectiles ne croiseraient jamais le point visé. C’est la raison pour laquelle le canon est légèrement relevé pour pointer vers le haut.

Le projectile parcourt une trajectoire paraboloïde qui coupe la ligne de visée en deux points : le premier zéro et le point focal. La maîtrise de la distance qui sépare l’embouchure du canon et de ces deux points est essentielle pour le tireur. En effet, selon qu’un obstable ou qu’une cible se situe à l’intérieur ou à l’extérieur de ces deux points, le projectile l’impactera au-dessus ou au-dessous de l’axe de visée. Un troisième point est important : le point le plus haut atteint par le projectile, son apogée.

A l’aide d’une molette le tireur peut modifier la position de la hausse. Lorsqu’il augmente la hausse, il doit baisser la poignée pour maintenir la visée sur l’objectif. De ce fait il augmente l’inclinaison du canon et la distance entre l’embouchure et le point focal. A contrario, le tireur qui réduit la hausse devra relever la poignée de son arme pour un tir plus tendu à courte distance focale. C’est pourquoi on indique généralement les réglages de hausse par rapport à la distance focale qui lui correspond : “régler sa hausse sur 200 m” signfie que la hausse est réglée de sorte à ce que le projectile croise la ligne de visée en un point focal situé à 200 m de l’embouchure.

A très courte distance, le projectile est au-dessous l’axe de visée, et peut donc toucher un obstacle même si on vise au-dessus de celui-ci. C’est ce qu’on appelle une faute de parallaxe. La parallaxe correspond à la distance qui sépare l’embouchure du fusil avec la ligne de visée. Sur un fusil d’assaut de type M16A2, cette distance est de 6 cm environ. En ajoutant des optiques et des accessoires supplémentaires, cette distance peut atteindre 10 à 15 cm. Il est donc essentiel de bien estimer la distance au premier zéro et la parallaxe de son arme avant de tirer à proximité d’un obstacle ou d’un camarade.

A moyenne distance, le projectile est au-dessus de l’axe de visée, et peut survoler une cible de petite taille qu’on cherche à atteindre. La distance entre la trajectoire d’un projectile à son apogée et la ligne de visée est appelée flèche. Pour exemple, une munition .223 FMJ Winchester tirée par un fusil M16A2 réglé pour une distance focale de 300 m, atteint son apogée à 180m avec une flèche de 45 cm. En visant le nombril d’un être humain, vous toucherez sa pomme d’adam. A contrario, en réglant la distance focale sur 200m, l’apogée est atteinte à 110 m avec une flèche de seulement 10 cm.

La hausse ne peut être augmentée au delà de la distance efficace de l’arme. Pour tirer plus loin, il faut réaliser un tir en cloche. Bien qu’il soit possible d’utiliser un fusil d’assaut pour toucher une cible à plus de 300m, le projectile a généralement perdu beaucoup d’énergie et risque de provoquer peu de dégâts. En outre, plus le projectile est lent, plus il est soumis aux effets de vent et moins le tir est précis. Il est donc recommandé de s’approcher de la cible ou d’utiliser des munitions plus performantes.